* Prononcez Pélardon du can dal tou, ce qui n'est pas logique en
suivant les régles de la prononciation occitane, nous devrions
dire
: Lou
Historique du Pélardon
Un peu de culture.....
Dès l’antiquité, d’après PLINE L’ANCIEN, les
fromages du Languedoc connaissent une renommée auprès des
meilleures tables de Rome.
Mais c’est au 18ème siècle, et plus
précisément en 1756 que l’Abbé Boissier de
Sauvages s’attarde sur la définition du fromage appelé
PERALDOU, et présenté comme un petit fromage rond et
plat, fabriqué en Cévennes.
Frédéric Mistral renchérit dans son dictionnaire
provençal-français, puisqu’il le définit comme une
petit fromage rond au lait de chèvre, d’un goût sec et
piquant, propre aux Cévennes.
Les synonymes ne manquent pas (Pélardon, Paraldon,
Pélardou, Péraudou), mais ceux-ci ne résistent pas
au temps, et dès la fin du 19ème siècle, le terme
Pélardon est employé par tout un chacun.
Si le Pélardon n’a pas connu le succès de ses voisins du
Massif Central ces siècles derniers, ceci est dû au fait
que
la chèvre fut considérée comme la
réincarnation
du diable donc indésirable dans nos contrées.
Ensuite, elle fut définie comme la vache du pauvre et ses
produits n’étaient pas la préoccupation de la gente
fortunée.
La consommation était strictement familiale. De par son type de
fabrication, le Pélardon ne supportait pas les longues
conservations
et les transports ; à moins d’être amateur de goûts
très
marqués, comme l’étaient nos ancêtres
cévenols
et languedociens.
De tous temps, les chèvres ont cohabité avec les moutons,
car ces deux espèces assuraient aux cévenols lait, viande
et fromages.
Un authentique fromage de terroir.
La zone de production de l’ AOC Pélardon s’étend des
Cévennes à la Montagne Noire et aux Hautes
Corbières en passant par
les garrigues gardoises et héraultaises.
Ces zones de production offrent une nature faite de failles,
d’étendues vierges qui éclatent sous la sécheresse
et embaument de senteurs.
Les chèvres, gardées en petits troupeaux, selon la
tradition pastorale, dégustent graminées, chênes,
genêt,
glands, bruyères, châtaignes, et autres plantes
aromatiques.
Elles donnent ainsi un lait riche qui participe à la
typicité
du Pélardon.
Un savoir faire ancestral.
La fabrication traditionnelle du Pélardon se perpétue de
jour en jour. Après chaque traite, le lait est mis à
cailler.
Le moulage, à partir de caillé frais, s’effectue à
la louche et va donner cette forme spécifique au Pélardon.
L’affinage, qui révèle le goût du fromage, doit
être au minimum de onze jours.
Alors le Pélardon jeune présente une croûte couleur
crème, parfois parsemée de moisissures superficielles
bleues ou blanches. Fin et onctueux, son goût de noisette fait
fondre… les plus jeunes.
Plus affiné, après trois semaines, sa croûte
s’assombrit, il s’affermit et développe un goût de
chèvre plus marqué qui enthousiasme les amateurs
Une absolue garantie de typicité.
Le cahier des charges qui réglemente l’AOC Pélardon et
garantit sa typicité, fixe des règles qui correspondent
aux pratiques actuelles de fabrication.
Chaque producteur doit respecter des conditions de production
précises :
· Une alimentation naturelle des chèvres, basée
sur le parcours.
· L’interdiction d’aliments fermentés comme l’ensilage.
· L’interdiction de la congélation du fromage ainsi que
du caillé.
· Un procédé de fabrication traditionnel : moulage
à la louche à partir de caillé frais.
Outre ce contrôle qualité, les fromages qui revendiquent
l’appellation Pélardon doivent être agréés
par une commission de dégustation.
Une histoire vraie en Languedoc.
Imaginez des paysages sauvages, arides, accidentés.
Depuis l’Antiquité, c’est le royaume des chèvres en
Languedoc. Longtemps considérées comme « les vaches
du pauvre », elles étaient principalement
élevées avec les moutons, assurant ainsi viande, lait et
fromages aux hommes de notre région.
Afin de conserver le lait, les paysans le transformèrent en un
fromage à usage familial : le pélardon.
Aujourd’hui, le lait de chèvre est recherché, et le
pélardon obtient ses lettres de noblesse : A.O.C. (Appellation
d’Origine Contrôlée). Elles le protègent de toute
imitation et préservent sa typicité, c’est à dire
un terroir, une tradition pastorale, un savoir-faire
et une qualité uniques.
Enfin réhabilitées, les chèvres sont heureuses en
leur royaume, en Languedoc.
depuis le 12 juillet 2017